Quand utiliser Bactrim ? (otite, infection urinaire...)
Bactrim® est une association de deux antibiotiques. Dans quels cas l'utiliser ? Cystite ? Sous quelle forme ? Peut-on l'obtenir sans ordonnance ? Quels sont les risques ?
Quelles sont les indications du médicament Bactrim ?
Le médicament Bactrim® est utilisé pour traiter diverses infections bactériennes :
- Infections urinaires hautes : pyélonéphrite
- Infections urinaires basses : cystite simple ou compliquée, urétrite, prostatite
- Infections ORL : otite, sinusite
- Infections broncho-pulmonaires : aggravation d'une bronchite chronique
- Infections digestives : shigellose (infection intestinale)
- Fièvres typhoïde et paratyphoïde : possiblement mortelles en l'absence de traitement
Dans un contexte infectieux, le médecin évalue toujours le bénéfice de prescrire Bactrim® plutôt qu'un autre antibiotique puisque ce traitement n'est pas employé en 1re ligne. Bactrim® est également indiqué dans la prise en charge de la pneumocystose (infection causée par un champignon). C'est un traitement à la fois curatif et préventif chez des patients immunodéprimés (infectés par le VIH ou receveurs d'une greffe d'organe).
Comment agit-il ?
Bactrim® renferme deux antibiotiques : le sulfaméthoxazole et le triméthoprime. Ces deux molécules tuent les bactéries impliquées dans l'infection en bloquant la fabrication d'acide folique nécessaire à leur survie. Le sulfaméthoxazole et le triméthoprime sont associés pour potentialiser leur action sur les bactéries cibles.
Sous quelle forme l'utiliser ?
Bactrim® se présente sous 3 formes différentes : comprimés, suspension buvable et solution injectable. Les comprimés sont utilisables dès l'âge de 12 ans (pour Bactrim®) et chez l'adulte (pour Bactrim Forte®). La suspension buvable peut être employée chez l'adulte, l'enfant et le nourrisson à partir de 6 semaines. Quant à la solution injectable pour perfusion, elle est strictement réservée à un usage hospitalier.
Pour prévenir la cristallurie, il est conseillé de boire au moins 2 litres d'eau par jour durant toute la durée du traitement.
Est-il disponible avec ou sans ordonnance ?
Comme tous les antibiotiques, Bactrim® est uniquement disponible sur présentation d'une ordonnance quelle que soit la forme pharmaceutique.
Quels sont les effets secondaires et dangers de Bactrim ?
Les effets indésirables les plus fréquents de Bactrim® sont des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées), une rougeur de la peau, des démangeaisons et une augmentation des enzymes du foie. Des effets moins fréquents tels que des convulsions, une hépatite, une candidose (affection causée par un champignon) et une colite pseudomembraneuse (infection sévère du côlon) peuvent se manifester. Pour réduire le risque d'altération de la fonction rénale chez les insuffisants rénaux sévères, le médecin réduit généralement la posologie.
Par ailleurs, Bactrim® expose la personne traitée à plusieurs dangers :
- une photosensibilisation (réaction anormale de la peau au soleil) : pour la prévenir, l'exposition solaire doit être exclue durant le traitement et jusqu'à 3 jours après son interruption
- une destruction des globules rouges en cas de déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (maladie héréditaire)
- une exposition de l'embryon ou du fœtus à des risques de malformations et à une jaunisse : l'utilisation doit donc être évitée au cours de la grossesse.
- une majoration de l'effet des anticoagulants et donc un risque hémorragique : en cas de traitement concomitant, une surveillance de l'INR est requise au cours de l'antibiothérapie
Quels sont les génériques de Bactrim ?
Seul Bactrim Forte® possède un générique, il s'agit de Cotrimoxazole Teva qui se présente en comprimés.
Résidus de médicaments dans l'environnement : un risque pour notre santé ?
Alors que la consommation de médicaments augmente depuis dix ans dans le monde, l’impact sur l’environnement n’est pas anodin, avec des risques sur la santé, alertent les experts.
"La vie d’un médicament ne s’arrête pas à son ingestion”, voilà le propos de deux chercheurs espagnols dans un article de The Conversation. Ils révèlent que les résidus de médicaments qui se retrouvent dans la nature peuvent représenter un risque pour la sécurité alimentaire et la santé.
Les médicaments peuvent se retrouver dans notre assiette
En effet, lorsque l’on prend un médicament, certains composés actifs se retrouvent ensuite dans nos eaux usées, comme l’ont prouvé des études. "Ces médicaments peuvent parcourir de longues distances et passer des rivières aux eaux souterraines et aux sols agricoles, où ils peuvent être absorbés par les plantes cultivées et entrer dans la chaîne alimentaire", écrivent Raffaella Meffe et Ana de Santiago Martín, deux chercheurs du Groupe de la qualité de l'eau et du sol, Imdea Agua.
Et la quantité n’est pas négligeable. L’étude des concentrations de polluants pharmaceutiques persistants dans l’environnement (dont les antibiotiques, analgésiques, hypolipémiants, œstrogènes, etc.) a détecté un total de 631 composés différents (ou leurs produits de transformation) dans 71 pays.
Certains médicaments impactent la santé des organismes aquatiques
Certaines substances représentent un risque significatif pour l’environnement aquatique et, à travers lui, pour l’Homme, comme par exemple l’antibiotique sulfaméthoxazole (Bactrim, etc.), l’antidépresseur Venlafaxine et l’antidiabétique oral Metformine.
Un rapport 2019 de l’OCDE évoque les effets observés en laboratoire sur les organismes aquatiques. Les experts démontrent entre autres, que les analgésiques peuvent provoquer une génotoxicité (toxique pour l’ADN), une neurotoxicité (toxique pour le système nerveux) chez les mollusques et une perturbation endocrinienne chez les grenouilles. Les antiépileptiques, quant à eux, provoquent un retard de croissance chez les poissons et sont délétères pour le système reproducteur des invertébrés.
Dans leur article, les chercheurs appellent à une utilisation plus raisonnée des médicaments alors que la consommation mondiale de médicaments a enregistré une tendance à la hausse au cours de la dernière décennie.
Sida: Que faire au quotidien.
Apaiser les effets secondaires des antiviraux. Antiallergiques, antinauséeux, changer de produit peut soulager les malades.
Inutile de se le cacher, les effets secondaires des antiviraux prescrits en bi ou trithérapies sont réels. Mais très variables d'un individu à l'autre (de la légère nausée à l'allergie marquée), ils peuvent être maîtrisés.
Les effets secondaires les plus fréquents sont les maux de tête, nausées, vomissements, perte d'appétit, fatigue, fièvre, picotements aux mains et aux pieds, diarrhées et problèmes cutanés (rougeurs, plaques, démangeaisons). L'AZT, par exemple, le plus ancien antiviral désormais prescrit en association avec un ou plusieurs autres médicaments de la même famille, peut provoquer des nausées et une fatigue importante. Le Bactrim, antibiotique couramment utilisé pour prévenir l'apparition de la pneumocystose et de la toxoplasmose, peut entraîner des boutons, de la fièvre, des nausées et des vomissements. Des intolérances plus graves imposent parfois l'arrêt du traitement. On peut en minimiser l'impact. Il faut pour cela être attentif aux réactions de l'organisme, en particulier si l'on prend plusieurs produits, ou lorsqu'un nouveau médicament vient s'ajouter à un autre. La méthadone peut par exemple déclencher une allergie au Bactrim. Alors un conseil: à chaque visite chez votre médecin, établissez la liste de tous les médicaments que vous prenez, sans oublier les automédications.
Un simple cachet d'aspirine peut avoir une influence néfaste s'il est associé à un autre produit. Mais ne stoppez pas le traitement sans en parler à votre médecin: une réaction anormale, interprétée par le patient comme un effet secondaire, peut être en réalité le premier symptôme d'une infection. S'il s'agit de réactions anodines, le médecin trouvera un moyen d'y remédier, en prescrivant par exemple un antiallergique ou un antinauséeux. Souvent, les intolérances à un médicament sont passagères et disparaissent au bout de quelques jours ou quelques semaines, l'organisme s'habituant à la molécule. Si les effets secondaires sont plus gênants, dangereux ou persistants, le médecin proposera de changer de produit. Les progrès réalisés dans les traitements contre le sida permettent désormais de trouver une alternative. Pour les personnes présentant une intolérance modérée à un médicament, il est parfois possible de procéder à une désensibilisation (en particulier au Bactrim).
En dehors des données physiologiques propres à chaque individu, le mode d'administration, la posologie, la durée du traitement, le rythme de prise au cours de la journée, l'interaction avec d'autres substances (tabac, alcool, etc.) influent parfois sur les effets secondaires. Là aussi, il faut prendre conseil auprès de son médecin ou de son pharmacien pour connaître les conditions optimales de prise des médicaments.
L'horaire n'est pas à négliger: des médicaments provoquant des rêves désagréables ou des insomnies seront pris avant 18h. Sauf exception, il vaut mieux consommer la plupart des médicaments au cours d'un repas pour éviter les troubles gastriques. Les types d'aliments eux-mêmes ont une influence: ils peuvent favoriser l'assimilation des produits par l'organisme. De même, il est recommandé d'avaler les comprimés et gélules avec beaucoup d'eau, et de préférence debout plutôt qu'assis ou allongé.
Faut-il craindre un retour de la peste?
A Madagascar, on a trouvé un bacille résistant à plusieurs antibiotiques.
Des chercheurs de l'Institut Pasteur, conduits par Patrice Courvalin, Elisabeth Carniel et Suzanne Chanteau, ont découvert à Madagascar le premier bacille de la peste résistant à plusieurs antibiotiques. La progression du bacille Yersinia pestis, qui sévit encore en Afrique, en Asie, et jusque sur la côte ouest des Etats-Unis (quelques dizaines de décès par an), est jugulée grâce aux mesures de santé publique, mais aussi aux antibiotiques.
Le bacille de la peste fait peur, avec raison. Le dernier cas a été signalé en France en 1920. Le bacille est redoutable. Il est porté par les rongeurs, surtout les rats, et transmis à l'homme par la puce du rat, provoquant la peste bubonique: forte fièvre, formation de bubons à proximité de la piqûre, coma, suivi de décès en quelques semaines à 70% s'il n'y a pas de traitement. Le bacille peut aussi se transmettre d'homme à homme, par la salive. Et c'est la peste pulmonaire, qui tue en deux jours, voire en quelques heures. Ce microbe est terriblement pathogène, on l'a vérifié en laboratoire: l'injection d'un seul bacille, par intraveineuse, suffit, une fois sur deux à tuer une souris, alors que la plupart des bactéries pathogènes doivent être injectées par millions pour atteindre le même «score». Cependant, Yersinia pestis a toujours succombé aux antibiotiques les moins chers, recommandés par l'OMS: tétracycline, chloramphénicol, streptomycine. Sauf celui découvert à Madagascar.
Qu'avez-vous exactement trouvé là-bas? L'île est aujourd'hui l'un des principaux foyers de peste, avec quelques centaines de malades déclarés chaque année. Nous analysons systématiquement les prélèvements qui sont faits, testant notamment leur sensibilité aux antibiotiques. C'est chez un malade de 16 ans que nous avons découvert cette nouvelle souche de Yersinia pestis. A notre surprise, elle s'est révélée hautement résistante à huit antibiotiques, dont la tétracycline et la streptomycine. Le jeune homme a guéri, sans doute grâce à l'administration d'un autre antibiotique, la triméthoprime contenu dans du Bactrim. Cette souche n'est pas invulnérable, mais elle résiste aux antibiotiques les moins chers, les seuls accessibles aux pays en voie de développement. Or on peut redouter qu'elle communique ses résistances, portées par des gènes, à d'autres bacilles de la peste. In vitro, elle le fait facilement. Il faudrait donc surveiller de très près l'évolution du bacille. Non seulement à Madagascar, mais aussi dans les autres foyers de peste.