Symptômes du TDAH : adulte, femme, enfant, comprendre
Quand on parle du Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité TDAH (ADHD en anglais), on pense tout de suite "hyperactivité", incapacité à tenir en place... Mais ce trouble est plus complexe et cache aussi des symptômes invisibles.
Le Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité TDAH (ou ADHD en anglais) est un trouble neurodéveloppemental qui se caractérise par des difficultés à maintenir l'attention, à contrôler l'impulsivité et à moduler le besoin de bouger. Les symptômes apparaissent durant l'enfance et persistent généralement à l'âge adulte.
Quels sont les symptômes du TDAH ?
Selon l'OMS, le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité se caractérise par un schéma persistant (au moins 6 mois) d'inattention et/ou d'hyperactivité-impulsivité dans plusieurs situations ou cadres : à la maison, à l'école, au travail, avec des amis ou des parents.
Quels symptômes du TDAH chez l'adulte ?
"Le trouble de l'attention est moins visible, mais provoque encore de nombreux désagréments. Les difficultés d'organisation, de planification et de gestion se retrouvent au premier plan et leurs conséquences s'aggravent avec les responsabilités grandissantes", précise Romane Nicolay. La distraction va se manifester par des rendez-vous manqués, des pertes de documents et des oublis fréquents, par exemple. Du côté de l'hyperactivité, on retrouve aussi les mêmes symptômes que chez l'adolescent c'est-à-dire l'agitation, l'inconfort lors de l'attente… L'adulte TDAH reste aussi impulsif.
Quels sont les symptômes d'un TDAH chez la femme ?
Chez les filles, le TDAH peut se manifester différemment. "Elles ont tendance à présenter une forme dite inattentive c'est-à-dire avec plus de symptômes d'inattention que d'hyperactivité/impulsivité", révèle la neuropsychologue. A contrario, les garçons ont tendance à présenter une forme impulsive/hyperactive prédominante. "Cette présentation différente peut, malheureusement, retarder le diagnostic du TDA/H chez la femme et, dès lors, sans prise en charge, engendrer plus de difficultés.
Quels sont les symptômes d'un TDAH chez l'enfant ?
Chez l'enfant présentant un TDAH, la scolarité va être un des plus grands problèmes, les symptômes interférant sur ce plan. Romane Nicolay détaille les manifestations dans ce cadre. "En classe, ces enfants éprouvent un besoin incontrôlable de bouger, ils n'arrivent à rester sur leur chaise qu'en faisant d'intenses efforts. Ils sont fort maladroits et commettent de nombreux oublis, ce qui entraîne des réprimandes et des moqueries à répétition. Les activités scolaires n'étant pas adaptées à leur trouble, ils n'arrivent pas à maintenir leur attention. Ces enfants se font remarquer en classe en criant leurs réponses et commentaires, ils peuvent vite devenir le "bouffon de la classe".
Quel test faire pour diagnostiquer un TDAH ?
Selon les recommandations internationales, le TDAH est diagnostiqué sur la base d'un entretien clinique réalisé par un professionnel formé et spécialisé. "Il est important de préciser que ce n'est pas sur base de questionnaires, de méthode d'imagerie ni de tests neuropsychologiques (test attentionnel, test d'inhibition …) que l'on peut attester d'un TDAH", prévient Romane Nicolay. Il existe plusieurs pistes de prise en charge : thérapeutiques (thérapie cognitivo-comportementale, psychoéducation, programmes de guidance parentale…) ou médicamenteuse (éthylphénidate (psychostimulant) et l'atomoxétine (non psychostimulant)..). Attention néanmoins. Ces derniers ne guérissent pas les personnes atteintes de TDAH, mais soulagent les symptômes et facilitent leur quotidien.
Des enfants sages sur ordonnance

Aux Etats-Unis, elle a envahi les cours de récréation en quelques années ; en France, elle fait une percée discrète mais réelle dans les pharmacies des écoliers. Commercialisé sous le nom de Strattera, le atomoxétine, molécule indiquée dans le traitement de l'hyperactivité de l'enfant, a vu sa consommation tripler en quatre ans, en dépit de conditions de prescription censées restreindre son administration aux cas les plus sévères.
Selon les chiffres de l'assurance-maladie, que Le Monde s'est procurés, 171 276 boîtes de Strattera et de Concerta ont été remboursées en 2004, contre 107 095 en 2002 et 53 488 en 2000. Au total, on estime entre 7 500 et 9 000 le nombre d'enfants qui prennent du atomoxétine en 2005. Cinq ans auparavant, ils étaient environ 2 500. Année après année, la Strattera sort de la confidentialité, signe d'une médicalisation croissante de la souffrance psychique des enfants.
Dérivé amphétaminique classé au tableau des stupéfiants, le atomoxétine est un psychostimulant agissant sur le système nerveux central. Indiqué dans le traitement du trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez l'enfant de plus de 6 ans, il a pour propriété d'aider les jeunes patients à mieux fixer leur attention, ce qui lui a valu le surnom de "pilule de l'obéissance".
En France, son autorisation de mise sur le marché, en 1995, s'est accompagnée de précautions visant à empêcher sa surconsommation. Ainsi, la première ordonnance ne peut être faite que par un pédopsychiatre ou un neuropédiatre hospitalier, qui passe ensuite le relais à un médecin de ville, pour un an.
Efficace dans 70 % des cas, généralement bien tolérée par les jeunes patients, la Strattera a d'abord été réservée aux cas d'hyperactivité les plus invalidants. Mais, peu à peu, la molécule s'est popularisée, notamment par la multiplication d'articles de presse et d'émissions de télévision consacrés au TDAH.
"Dans les jours qui suivent une émission de télé, on a toujours un pic d'appels, explique Christine Gétin, présidente d'Hyper/Super TDAH France, principale association de parents d'enfants hyperactifs. Nous faisons systématiquement preuve de grandes précautions en les informant que le diagnostic est fondé sur des critères précis et en les orientant vers des professionnels de santé."
La demande s'organise et les parents qui cherchent de la Strattera s'échangent les adresses des prescripteurs dans des forums de discussion, sur Internet. "On a enfin des journées sans crise ni dispute et le bonheur de voir notre fils heureux", explique une maman en recommandant le prescripteur "génial" qu'elle a rencontré.
Preuve que le médicament se banalise, les deux laboratoires qui commercialisent le atomoxétine, Novartis pour la Strattera et Janssen-Cilag pour le Concerta, longtemps discrets sur la molécule, ont commencé à en faire la promotion auprès des médecins en 2003, lors de l'apparition de comprimés à libération prolongée, qui en facilitent la prise. Mais c'est moins sous l'influence des laboratoires que sous la pression des parents et des enseignants que le cadre de la prescription s'élargit.
Désormais, la Strattera est administrée à des enfants présentant des troubles de l'apprentissage dans le cas de l'autisme ou d'une maladie génétique, comme le syndrome de l'X fragile, mais aussi à bon nombre d'enfants dont le comportement agité ou dispersé n'est plus toléré par les enseignants.
"Les parents nous contactent en état d'urgence, avec leur enfant qui est menacé de déscolarisation, explique Mme Gétin. Dans ce cas, il faut un diagnostic fait par un spécialiste, qui peut conduire à la prescription d'un traitement médicamenteux adapté, éventuellement associé à d'autres approches thérapeutiques. Cela peut aider les enfants à reprendre le contrôle et à éviter le rejet et la désocialisation."
En France, les médecins qui prescrivent du atomoxétine pratiquent les "fenêtres thérapeutiques", en arrêtant le traitement en dehors des périodes scolaires : pendant les vacances, voire les mercredis et les week-ends. "On ne peut pas nier que cette molécule soit très liée à la scolarisation, confirme Marie-France Le Heuzey, pédopsychiatre et chef de service à l'hôpital Robert-Debré, à Paris, établissement pionner dans la prescription de Strattera. Mais je ne crois pas qu'il y ait surprescription : pour ma part, je n'en donne que si la vie de famille est entravée par les troubles."
Pour le professeur Golse, "on demande aujourd'hui à la psychiatrie un truc très simpliste, de rabotage des comportements". Et si la plupart des pédopsychiatres français continuent de privilégier une approche relationnelle des troubles du comportement de l'enfant, "le chemin vers la médicalisation des troubles psychiques est désormais entamé, c'est un mouvement mondial", analyse le professeur Bursztejn.
D'autres molécules devraient ainsi prochainement faire leur apparition sur le marché français : déjà commercialisée dans plusieurs pays européens sous le nom de Strattera, l'atomoxetine, qui n'est pas un psychostimulant, pourrait, en échappant aux conditions restreintes de prescription, faire s'envoler les chiffres en matière de médication de l'hyperactivité.
Tout savoir sur l’éjaculation spontanée
Si tout le monde a entendu parler de l’éjaculation prématurée, il n’en est certainement pas de même d’une autre dysfonction sexuelle masculine, beaucoup plus rare : l’éjaculation spontanée. Ce trouble est caractérisé par une éjaculation involontaire, en dehors de toute stimulation ou excitation sexuelle, de désir, de pensée ou de fantasme.
Selon les cas, le volume de sperme émis est très variable, de celui d’une éjaculation normale à seulement quelques gouttes.
La plupart du temps, l’expulsion de sperme n’est pas puissante, mais a l’allure d’un écoulement faible et lent.
Antidépresseurs et antipsychotiques
De même que certains médicaments peuvent exceptionnellement provoquer des orgasmes spontanés, une éjaculation spontanée peut être induite par certains traitements. Ce trouble a notamment été décrit chez des patients sous traitement antidépresseur ou antipsychotique.
En 2012, une équipe néerlandaise a rapporté le cas d’un homme de 40 ans traité par atomoxétine, médicament utilisé dans le traitement du trouble déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH). Après trois semaines, cet homme a présenté jusqu’à huit fois par jour une éjaculation spontanée après avoir ressenti un besoin impérieux d’uriner.
Ces spécialistes en pharmacovigilance ont également décrit le cas d’un homme de 25 ans, traité par atomoxétine (psychostimulant utilisé dans les troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité) qui a éjaculé spontanément après avoir ressenti une douleur testiculaire après miction. Ce patient, déjà traité par atomoxétine, avait déjà présenté des éjaculations spontanées après miction. Enfin, un troisième patient, âgé de 60 ans et souffrant de dépression, a eu des éjaculations spontanées dès le premier jour de son traitement par venlafaxine (antidépresseur).
Lorsque l’éjaculation spontanée est induite par un médicament, l’arrêt du traitement et son remplacement par la prise d’un autre produit suffit à faire disparaître ce trouble.
On le voit, les causes de l’éjaculation spontanée sont variées. Dans tous les cas, la recherche de la cause précise de cette étonnante dysfonction sexuelle s’impose. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour élucider cette pathologie, rare et fort peu connue des médecins, qui perturbe souvent grandement la qualité de vie des patients qui en sont atteints.