L'antibiotique Zithromax est-il vraiment efficace contre le Covid, comme l'affirme cette publication virale ?
Plusieurs médecins ont fait état de retours d’expérience positifs sur l’utilisation de l’azithromycine pour soigner les patients atteints du Covid-19, sur les réseaux sociaux et dans les médias. Mais aucune étude scientifique n'étaie pour le moment ces témoignages, et les infectiologues mettent en garde contre les «expérimentations sauvages».
Zithromax : un antibiotique qui pourrait soigner le coronavirus
Trois médecins généralistes ont testé une association d'azithromycine et de zinc pour soigner plusieurs centaines de patients touchés par le coronavirus. Cet antibiotique est aussi celui utilisé par le Pr Raoult.
Trois médecins généralistes qui exercent en Moselle et dans le Nord ont testé un nouveau traitement sur plusieurs centaines de leurs patients, inspirés par les recherches du Pr Raoult sur l'association hydrochloroquine et azithromycine (Zithromax). Ne pouvant prescrire l'hydrochloroquine (le Plaquenil), car le médicament est désormais réservé au milieu hospitalier, ils ont prescrit à leurs patients souffrant du coronavirus de l'azithromycine (un antibiotique), en association avec du zinc pour en potentialiser les effets, et du Singulair, un médicament prescrit aux personnes asthmatiques, pour son activité anti-inflammatoire.
C'est quoi l'azithromycine ?
L'azithromycine est un médicament anti-bactérien de la famille des macrolides. Ils est souvent prescrit pour certaines infections des voies respiratoires (otite moyenne aiguë, angine bactérienne, surinfection des brochites...). Il est également prescrit à certains patients qui souffrent de mucoviscidose car la maladie les rend particulièrement sensibles aux infections respiratoires.
Interrogés par Le Parisien, les médecins reconnaissent qu'il ne s'agit nullement d'une étude randomisée mais affirment avoir obtenu de premiers résultats dignes d'intérêt.L'un des médecins atteint du Covid-19 s'est autoprescrit son protocole. "Je n'étais pas bien le vendredi et le lundi, je travaillais. C'est le retour que me font presque tous les patients à qui je l'applique : au bout de 3 jours, ils me disent qu'ils sont bien" explique le Dr Gastaldi dans Le Parisien.
L'azithromycine peut-il prévenir le coronavirus ?
L'azithromycine va également faire l'objet d'une autre étude que les hôpitaux de Paris (AP-HP) lancent aujourd'hui pour tester l'efficacité du médicament sur la prévention de la maladie. 900 soignants vont participer à cette étude : 300 recevront du Plaquenil, 300 recevront de l'azithromycine et 300 un placebo. Pourquoi l'azithromycine ? Comme l'explique dans le Quotidien du médecin le Pr Jean-Marc Tréluyer, l'un des initiateurs de cette étude : "l'équipe du Pr Pierre-Régis Burgel à Cochin a remarqué que le taux d'infection au Covid-19 était faible au sein d'une grande cohorte de patients atteints de mucoviscidose, alors que beaucoup sont sous azithromycine (Zithromax). Il s'agit d'un constat observationnel, mais cela nous a semblé intéressant.". Les résultats devraient être connus d'ici 70 jours.
Pas d'azithromycine en association avec le coronavirus
La revue indépendante Prescrire a annoncé être défavorable au traitement du Convid-19 avec l'association des 2 médicaments hydroxychloroquine (Plaquénil) + azithromycine (Zithromax). C'est cette association que teste actuellement le Pr Raoult sur ses patients. "Les profils d'effets indésirables de l'hydroxychloroquine et de l'azithromycine font prévoir que leur association augmente les risques de troubles graves du rythme cardiaque" explique la revue. "De plus en plus de données cliniques le confirment".
Chlamydia: une infection sexuellement transmissible pas toujours apparente
Quel est le traitement des infections génitales à chlamydia ?
Le traitement de l’infection à chlamydia repose habituellement sur l’administration par voie orale d’antibiotiques ayant une action à l’intérieur des cellules pour une durée de 7 jours dans les formes non compliquées ou de 15 jours pour les formes compliquées :
- Soit cycline : tétracycline 500 mg × 4 par jour, ou doxycycline 100 mg × 2 par jour ou minocycline 100 mg par jour.
- Soit azithromycine : une prise orale unique d’un gramme de Zithromax® est aussi efficace que 7 jours de tétracyclines, la tolérance est excellente mais le coût est plus élevé.
Dans certains cas particuliers (notamment lymphogranulomatose vénérienne), un traitement plus long peut être indiqué (injections intramusculaires pendant plusieurs semaines).
La personne traitée doit s’abstenir de tout rapport sexuel dans la semaine qui suit le début de son traitement.
Comment encadrer le traitement des infections génitales à chlamydia ?
Lors du diagnostic d’infection à chlamydia, la personne infectée est invitée à contacter ses partenaires sexuels récents afin qu’ils reçoivent si besoin un traitement.
Un test de contrôle est effectué un mois après la fin du traitement pour s’assurer de son efficacité.
Il est préférable d’instaurer le traitement probabiliste au vu des données de la clinique, sans demander ou sans attendre les résultats d’examens biologiques devant toute personne qui risque de ne pas être revue (urétrite masculine, cervicite purulente ou mucopurulente non compliquée) et chez tout partenaire d’une personne ayant une urétrite ou une cervico-vaginite.
Il faut également proposer une sérologie VIH et une sérologie de la syphilis et faire un traitement minute pour la gonococcie (très fréquemment associée et pas sensible aux mêmes antibiotiques).
Que peut-on faire en cas d’infection génitale à chlamydia ?
Le traitement prend un certain temps pour agir et pour guérir l’infection. Pendant ce temps, la personne demeure contagieuse.
Pour ne pas transmettre la chlamydia ou l’attraper de nouveau, la personne infectée et ses partenaires doivent donc éviter d’avoir des relations sexuelles tant qu’ils ne sont pas guéris. Ils doivent donc attendre jusqu’à la fin de leur traitement, s’ils doivent prendre des comprimés pendant plusieurs jours ou 7 jours après leur traitement, s’ils ont un traitement à dose unique. S’ils ont des signes (urétrite, pertes blanches…), ils doivent attendre jusqu’à ce que ceux-ci aient complètement disparu.
S’ils ne peuvent attendre, la personne infectée et ses partenaires peuvent se protéger avec un préservatif. Ils peuvent aussi utiliser un carré de latex pour couvrir la vulve ou l’anus pendant les relations orales. Ainsi, la bouche n’entre pas en contact direct avec les organes génitaux. Il est possible de fabriquer un carré de latex en le découpant dans un gant de latex ou un préservatif de latex non lubrifié.
Gonorrhée : les bactéries résistent aux antibiotiques
L'OMS rappelle la nécessité de développer de nouveaux médicaments pour permettre aux médecins de lutter contre cette IST.
Appelée vulgairement la « chaude-pisse » ou la « chtouille », la gonorrhée est l’une des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus répandues. Mais elle est aussi l’une des plus difficiles à traiter.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’inquiète de l’augmentation des gonorrhées résistantes aux antibiotiques. Elle sonne l’alerte à l’occasion du congrès mondial sur les IST et le VIH organisé du 9 au 12 juillet à Rio de Janeiro (Brésil).
« La bactérie responsable de la gonorrhée est particulièrement intelligente, explique le Dr Teodora Wi, du Département Santé reproductive à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). A chaque fois que nous utilisons une nouvelle classe d’antibiotiques pour traiter l’infection, la bactérie évolue pour y résister ».
Résistante à l'antibiotique de dernier recours
Selon les estimations, quelque 78 millions de personnes contracteraient cette infection chaque année dans le monde, dont 4,7 millions en Europe. Un très grand nombre serait porteur d’une bactérie résistante aux anciens antibiotiques. Selon les données provenant de 77 pays, la quasi-totalité de ceux-ci enregistre une résistance à la ciprofloxacine, l’azithromycine.
Plus inquiétant, les données collectées entre 2009 et 2014 indiquent l’apparition d’une résistance aux médicaments de dernier recours, les céphalosporines à spectre large. Cette observation a poussé l’OMS à modifier ses recommandations de traitement en 2016.
Mais à en croire l’OMS, la progression de l’antibiorésistance pourrait être encore plus importante que prévu, car les cas sont surtout notifiés dans les pays à revenu élevé. Ils « ne représentent que la partie émergée de l’iceberg car les systèmes permettant de diagnostiquer et de notifier les infections incurables font défaut dans les pays à revenu faible où la gonorrhée est en réalité plus courante », souligne le Dr Wi.
Mieux détecter la maladie
A l’heure actuelle, il n’existe pas de test rapide pour diagnostiquer la gonorrhée ou de système capable de prédire quels antibiotiques seront efficaces contre cette infection. Résultat : les soignants traitent à l’aveugle des infections. Face à un écoulement urétral ou vaginal, ils prescrivent parfois à tort des antibiotiques contre la gonorrhée alors qu’il s’agit d’une autre infection. Un usage inapproprié qui favorise l’émergence de souches résistantes.
Pour lutter contre ce phénomène, l’OMS appelle les laboratoires à développer des tests rapides et précis pouvant être utilisés sur le lieu de soins. Des nouveaux antibiotiques sont aussi très attendus.
Actuellement, 3 médicaments-candidats sont en cours d’essai clinique. Un nombre relativement faible car les industriels se lancent peu dans la mise au point de nouvelles molécules. « Les traitements sont administrés uniquement pendant de courtes périodes et ils deviennent moins efficaces à mesure que la résistance se développe, ce qui signifie qu’il faut constamment reconstituer le stock de nouveaux médicaments », décrit l’OMS. « À plus long terme, il nous faudra un vaccin pour prévenir la gonorrhée », ajoute le Dr Marc Sprenger, directeur du Département Résistance aux antimicrobiens de l’OMS.
En attendant, la prévention semble être la meilleure arme pour éviter de nouvelles infections et pour enrayer la diffusion de ces souches bactériennes multirésistantes. L’usage correct et régulier du préservatif est le moyen le plus simple et le plus efficace. Or, le recul de son utilisation explique, en partie, l’essor des gonorrhées résistantes.
Un effort d’information et de sensibilisation sur cette maladie mais aussi les autres IST s’avère indispensable pour pousser les populations à consulter un médecin.
Maladie de Lyme : une pommade antibiotique testée en prévention
Combien sont-ils en France à souffrir de la maladie de Lyme, 30 000, 40 000 ? Cette estimation large prouve, à elle seule, le flou médical dans lequel évoluent les patients. Test de dépistage imprécis, durée de traitement inadaptée, en septembre dernier, Marisol Touraine a présenté des mesures pour mettre un terme aux errements thérapeutiques et à l’incrédulité d’une partie du corps médical face à cette maladie complexe et aux contours diffus. Pourtant, elle peut conduire à de graves complications neurologiques et articulaires.
Cette prise de conscience est d’autant plus importante que, sur le terrain de la recherche, les avancées majeures se font toujours attendre.
Mais un espoir pourrait venir d’une simple pommade à bas de d’azithromycine. Appliquée durant trois jours, 72 heures au plus tard après une morsure de tique, elle empêcherait la maladie de se développer, rapporte le quotidien 20 minutes.
Publiés dans la revue britannique The Lancet Infectious Diseases, ces travaux ont été conduits par l’université de Vienne sur 1 000 patients. « Aucun n'a développé de borréliose de Lyme », résume le coordinateur de cette recherche internationale, Bernd Jilma. Dans le même temps, sept infections se sont déclarées dans le groupe traité avec un placebo.
Mais, précisent les auteurs, « l’essai a dû être arrêté prématurément car nos analyses ont montré que, 8 semaines après l’application de la pommade sur l’érythème, il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes» . En clair, l'effet préventif de la pommade à base d'azithromycine n'est pas démontré.
Avec 200 000 nouveaux cas par an, l’Europe est particulièrement touchée par la prise en charge de la maladie, que l’un des grands spécialistes français, le Pr Christian Perronne, qualifie dans un ouvrage à paraître (1) de « scandale mondial, l’un des plus effarants de l’histoire de la médecine ».